Intégré au business plan, votre plan de financement vous permet de vérifier que vous disposez bien de toutes les ressources financières nécessaires à votre création. C’est donc une étape essentielle de préparation qui nécessite souvent (et nous ne pouvons que vous le conseiller) l’aide d’un expert-comptable. Découvrons ensemble comment bien préparer ce plan de financement pour convaincre vos investisseurs.
Qu’est-ce que le plan de financement en création d’entreprise ?
C’est un des tableaux financiers qui composent le prévisionnel financier de votre business plan. Il sert à déterminer les financements nécessaires à la création de l’entreprise (apports en capital social, emprunts, apports en compte courant d’associés, éventuelles subventions). Ressources qui seront mobilisées dès la création pour financer, par exemple, vos premiers investissements, votre besoin en fonds de roulement, etc.
La réalisation de ce plan de financement en amont de la création permet donc de vérifier que vous disposez bien des capitaux nécessaires à votre démarrage. Pour convaincre un banquier ou des investisseurs, il doit être précis et réaliste.
Quels sont les points clés du plan de financement ?
C’est assez simple, le plan de financement présente en parallèle :
- les besoins, ce que votre entreprise doit financer,
- les ressources, c’est-à-dire les moyens dont elle dispose.
Le plan de financement est généralement établi pour 4 périodes :
- Au 1er jour du démarrage de l’activité (il s’agit du plan de financement initial),
- puis pour les exercices comptables suivants : N+1, N+2 et N+3 (dans la plupart des cas, les prévisions se limitent à 3 années).
En création, on établit le plan de financement initial, celui qui décrit les ressources et besoins au 1er jour de l’activité :
Les besoins initiaux | Les ressources initiales |
Achats et dépenses de :
S’ajouteront en plus les frais liés à la création de l’entreprise :
|
Les apports en :
|
Pour offrir une visualisation simple et très compréhensible, les prévisions seront souvent présentées de manière linéaire pour chaque ressource ou besoin comme dans l’exemple de plan de financement initial suivant :
Plan de financement | Initial | N | N+1 | N+2 | N+3 |
Immobilisations | 50 000 | ||||
Variation du BFR | 2 000 | 1 000 | 1 500 | 1 000 | |
Remboursements d’emprunts | 8 820 | 8 220 | 8 220 | 8 220 | |
Total des besoins | 0 | 60 220 | 9 220 | 9 720 | 9 220 |
Apports en capital | 10 000 | 10 000 | |||
Souscription d’emprunts | 50 000 | ||||
Capacité d’autofinancement | 3 000 | 10 000 | 10 000 | 10 000 | |
Total des ressources | 10 000 | 63 000 | 10 000 | 10 000 | 10 000 |
Variation de trésorerie | 10 000 | 2 780 | 780 | 280 | 780 |
Solde de trésorerie | 10 000 | 2 780 | 3 560 | 3 840 | 4 620 |
Comment présenter votre plan de financement ?
On l’a vu, le plan de financement est assez simple en matière de présentation. Des tableaux clairs et aérés suffisent pour bien mettre en valeur vos données. En revanche, celles-ci doivent être les plus précises possible, méfiez-vous des estimations qui peuvent donner une impression d’approximation pour celui qui vous lit.
Comment démarrer ?
Le plus simple consiste à commencer par le commencement… quels sont vos besoins ?
- Les frais liés à la création : en fonction du statut choisi vous aurez plus moins de frais (rédaction ou non des statuts, frais de conseil, etc.).
- Les investissements liés au projet (machines-outils, équipements informatiques dédiés, missions initiales (création du site Internet par exemple, dépenses de prototypage), etc.
- Les dépenses prévues (charges externes, salaires et charges sociales).
- Les ressources à rembourser (emprunts, apports en compte courant d’associés) et les sorties de revenu autres que les salaires (dividendes essentiellement).
Puis concentrez-vous ensuite sur le besoin en fonds de roulement, soit l’ensemble des fonds stables dont dispose votre entreprise et qui permet de financer votre trésorerie et vos créances (souvent les encours clients).
Pour les ressources :
- Listez les apports du ou des créateurs : vos apports et cautions personnels si vous démarrez en entreprise individuelle et les apports de vos associés si vous créez à plusieurs en société. Pensez également à bien évaluer les apports en nature s’il y en a.
- Recensez ensuite les financements déjà identifiés : subventions, prêts bancaires, cautions de réseaux d’accompagnement, etc.
Evidemment, et c’est là où ça se corse un peu, il faut atteindre l’équilibre (les besoins sont équivalents aux ressources disponibles) et surtout présenter un solde de trésorerie à la fois excédentaire et en progression !
Le calcul de ce solde de trésorerie n’est pas évident, il faut anticiper les sorties telles que les salaires (si vous êtes consultant en SAS par exemple) ou les décaissements liés aux charges sociales dues sur ces salaires. Attention, selon votre statut (TNS ou non), le calcul de ces cotisations sociales sera assez différent.
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Idéalement, il est conseillé de prévoir en plus une petite marge de manœuvre qui permettra de supporter quelques imprévus. Concrètement, vous pouvez ajouter une ligne trésorerie dans la colonne besoins qui constituera ce petit bas de laine de secours.
Pensez que les banques sont souvent réticentes à financer un projet lorsque le montant emprunté dépasse les fonds propres et les garanties que vous pouvez apporter. Si c’est le cas, peut-être devez-vous revoir votre projet ou bien le différer. L’important c’est d’en discuter autour de vous, de multiplier les avis et expériences. Le regard d’un tiers extérieur et spécialiste de la création d’entreprise sera alors souvent déterminant. Consultez un expert-comptable si vous n’êtes pas sûr de vous et d’autant plus si vous comptez obtenir des prêts et financements.