Vous le savez certainement, ce que vous facturez à vos clients ne correspond pas à votre revenu net. Pour vous faire une idée précise de ce que votre activité génère, un certain nombre d’éléments sont à prendre en compte : cotisations sociales, impôts, taxes et autres charges. Vous pouvez estimer quel sera votre revenu en réalisant une simulation de vos revenus freelance, une étape importante pour fixer vos tarifs et piloter une entreprise rentable !
Pourquoi faire une simulation de vos revenus freelance avant de créer votre entreprise ?
L’estimation de vos revenus freelance ne se résume pas en un simple calcul puisque ce que vous facturez à vos clients n’est pas ce que vous gagnez réellement. Sur votre montant total facturé, vous devrez déduire pas mal de frais qui forcément diminueront votre rémunération.
La fixation de vos tarifs ne doit donc pas se faire au hasard. Et pour bien faire, il faudrait avant de démarrer votre activité en freelance :
- estimer vos dépenses professionnelles
- estimer vos cotisations sociales et votre imposition
- fixer vos tarifs en fonction de la concurrence
Que devez-vous prendre en compte pour bien estimer vos revenus freelance ?
Alors bien sûr, cela signifie que vous devez prendre le temps d’estimer le chiffre d’affaires à dégager pour atteindre l’équivalent d’un salaire.
Si vous fixez un taux journalier moyen (TJM) à 350 €, il faut savoir qu’à ce montant, vous devez estimer votre temps de travail et en déduire vos charges. Il vous faudra donc inclure dans votre TJM :
- Le temps que vous souhaitez allouer à votre activité. Beaucoup de freelances se lancent pour justement échapper au train-train du salariat. Pour que votre activité indépendante vous permette de maintenir votre niveau de vie et bien sûr, rapidement, de l’améliorer, il faut bien vous approprier le fonctionnement en « free ».
- Vos jours de congés. Contrairement à un salarié, les jours de congés payés en freelance n’existent pas. A vous de prévoir vos congés dans vos tarifs.
- Une baisse d’activité. Pour un salarié, pas de surprise au niveau de sa rémunération. A l’inverse, bien sûr, rien n’est gravé dans le marbre pour un freelance, surtout au démarrage quand il faut trouver ses premiers clients.
Si votre activité en dents de scie ne vous permet pas d’avoir des bénéfices réguliers ou même, si des clients tardent pour le paiement d’une prestation, certaines périodes seront peu propices à une rémunération à la hauteur de ce que vous attendiez, d’où la nécessité de le prévoir (juste au cas où…).
- Le coût pour gérer la facturation et votre comptabilité. Logiciels ou expert-comptable, peu importe comment vous décidez de gérer l’administratif et vos obligations comptables, cela représente un coût. Notez toutefois que les offres d’expertise comptable en ligne et les logiciels vous permettent d’alléger la facture en comparaison au cabinet d’expertise comptable du coin de la rue.
- Les outils, abonnements, matériels nécessaires pour réaliser vos missions freelance. Généralement, se lancer en freelance n’impose pas de gros investissements de départ. En revanche, dès lors que vous utilisez des outils ou logiciels c’est un coût que vous pourriez avoir tendance à sous-estimer, c’est d’autant plus vrai pour les professionnels du graphisme et des industries numériques : hébergement, abonnements aux outils d’analyses, suite Adobe, etc.
- Les assurances et frais bancaires. D’ailleurs, n’oubliez pas que pour vous lancer à votre compte, une assurance responsabilité civile professionnelle est recommandée.
Pensez aussi que vous ne passez pas la totalité de votre temps à travailler sur vos missions en freelance. A côté de ça, vous aurez à prospecter, gérer votre comptabilité, travailler votre offre, soigner votre image, etc. C’est du temps supplémentaire que vous n’affichez pas sur vos devis mais que vous devez pourtant prendre en compte au moment de fixer vos tarifs.
Statut juridique et statut fiscal et social du dirigeant, en quoi cela impacte votre rémunération ?
Entreprise individuelle, EURL, SASU, le statut juridique a une incidence sur la rémunération qu’un freelance souhaite se verser, ainsi que le traitement fiscal et le statut social de l’entrepreneur.
Régime fiscal et rémunération du dirigeant
A l’impôt sur le revenu (IR), les bénéfices générés représentent vos revenus avant impôt mais intégrant la déduction des cotisations sociales. L’entreprise n’ayant pas une personnalité distincte du chef d’entreprise, aucune imposition des bénéfices n’est effectuée au niveau de l’entreprise. L’entrepreneur est personnellement imposé sur les bénéfices, autrement dit, il est imposé au niveau du foyer fiscal. Ces revenus s’ajoutent aux autres revenus du foyer fiscal, ce qui augmente le taux marginal d’imposition (TMI). A l’impôt sur le revenu, le TMI le plus élevé est de 45 %. C’est une des raisons qui peut pousser un entrepreneur à basculer à l’impôt sur les sociétés dont le taux normal s’élève à 25 % avec un taux réduit de 15% jusqu’à 42 500 € de résultat fiscal.
A l’impôt sur les sociétés (IS), les bénéfices sont imposés au niveau de la société. L’entrepreneur n’est imposé que sur les rémunérations et dividendes qu’il se verse.
- Les bénéfices sont imposés au taux réduit de 15 % jusqu’au 42 500 premiers euros puis au taux de 25 %.
- Pour les bénéfices que vous souhaitez vous verser :
- Si vous vous versez un salaire : celui-ci est taxé à l’impôt sur le revenu et sert de base au calcul des cotisations sociales. Il est également déductible de votre résultat fiscal.
- Si vous vous versez des dividendes : ceux-ci sont imposés à la flat tax 30 % ou sur option, au barème de l’impôt sur le revenu après un abattement de 40 %.
A noter : les dividendes ne sont pas soumis à cotisations sociales en SASU et seulement une fraction des dividendes ne l’est pas en EURL ou entreprise individuelle à l’impôt sur les sociétés.
Pour approfondir, Nathalie Menouard, expert-comptable chez Amarris Direct détaille arbitrage rémunération-dividendes et les spécificités de l’imposition des dividendes :
D’où l’importance d’un prévisionnel avant de se lancer, même en freelance !
Pour débuter votre activité freelance, réaliser un prévisionnel financier représente donc un réel intérêt pour choisir le régime fiscal le plus approprié et optimiser votre rémunération. Téléchargez notre modèle !
Bien souvent, lorsque vous anticipez des bénéfices importants, le choix de l’IS est souvent conseillé. Mais chaque situation est particulière et nécessite une analyse globale. N’hésitez pas à consulter un expert de la création d’entreprise, juriste ou expert-comptable pour faire le point.
Une simulation de vos revenus en freelance peut aussi vous guider dans vos choix.
Simulez vos revenus en comparant la rémunération si vous restiez salarié et ce que vous pourriez gagner si vous étiez à votre compte, et plus particulièrement si vous vous lanciez en SASU (un statut fortement plébiscité par les freelances). Faites le test !
Simulation de vos revenus freelance
Régime social : statut TNS ou assimilé salarié
Selon votre statut juridique, vous êtes soit sous le statut de travailleur non salarié (TNS), soit sous le statut d’assimilé salarié.
Le statut TNS
Sont concernés par ce statut les entrepreneurs individuels, gérants majoritaires de SARL et gérants d’EURL.
A noter, si vos cotisations sociales sont plus faibles avec le statut TNS, vous avez en contrepartie une couverture sociale légèrement moins étendue que vous pouvez facilement compléter avec des dispositifs de couverture indépendante tout à fait accessible.
Le statut d’assimilé salarié
Sont concernés par ce statut les dirigeants de SAS ou SASU et les gérants minoritaires ou égalitaires de SARL.
Bannière rester salarié ou SASU
Avec le statut d’assimilé-salarié, vous bénéficiez des mêmes droits que les salariés (par contre vous ne cotisez au pôle emploi et certains avantages sociaux ne vous sont pas accessibles). Vous profitez d’une couverture maladie et retraite plus avantageuse mais aussi plus coûteuse en termes de cotisations sociales.
En revanche, le dirigeant assimilé salarié n’est pas obligé de se verser une rémunération. Dans ce cas, nul besoin de verser de cotisations sociales. Il a également la possibilité de se rémunérer en percevant des dividendes non soumis à cotisations sociales.
Pour en savoir plus : notre comparatif TNS et assimilé salarié.
Notez toutefois que votre projet de création d’activité freelance et vos choix en matière fiscale ne doivent pas se limiter à votre rémunération. Pour viser la pérennité de votre entreprise, vous devez répondre à d’autres interrogations tout aussi importantes : souhaitez-vous vous associer ? Préférez-vous profiter d’une meilleure protection sociale ? Préférez-vous voir grossir votre entreprise en réinvestissant les bénéfices en dépit de votre rémunération ?
Chez Amarris, un juriste vous guide pour vous aider à trouver la forme la plus adaptée selon vos propres objectifs et préférences. Vous êtes ainsi certain de démarrer votre activité freelance du bon pied et surtout dans la bonne direction.